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9 février 2011 3 09 /02 /février /2011 16:51

Amiral Philippe De GAULLE

Résumé politique, économique et social (1946-1969)

 

Après avoir volontairement quitté le pouvoir en janvier 1946 le général de Gaulle a complètement quitté la politique en 1954 et s'est retiré chez lui à Colombey-les-Deux-Églises où il écrit ses Mémoires de guerre.

 

Après son départ, le régime instable de la IVe République, que le général de Gaulle avait déclaré dès le début incapable de gouverner, ne parvient pas à maîtriser les difficultés politiques, sociales et militaires françaises.

 

En particulier la guerre menée dans leur ancien protectorat d'Indochine pour préserver ce pays d'un pouvoir autoritaire communiste, est perdue par les Français qui s'en retirent complètement en 1954 après la défaite de Dien-Bien-Phu. Les Etats-Unis prennent leur suite pour continuer la guerre à leur compte. Ils devront renoncer eux aussi quelques années après.


Après l'Indochine des soulèvements éclatent en Algérie, territoire conquis depuis 1830 et rattaché à la France. Après de nombreux meurtres de civils français ou arabes et le massacre d'une dizaine de soldats français capturés par surprise, l'armée française et les européens d'Algérie se révoltent et forment un Comité de salut public contre leur gouvernement métropolitain.

 

Devant la gravité de la situation tous les partis politiques français à l'exception des communistes font appel au général de Gaulle pour éviter l'anarchie sinon, la guerre civile.


Le général de Gaulle accepte de revenir à la direction de son pays. Le Parlement français lui donne l'investiture le 1er juin 1958 pour former un nouveau gouvernement, régler le problème algérien, promulguer une nouvelle Constitution.

 

Le général de Gaulle se rend aussitôt en Algérie pour y rétablir les pouvoirs de la République et lancer des opérations militaires actives qui rejettent les rebelles algériens hors des frontières algériennes.

 

L'armée française qui met en ligne un soldat pour 10 habitants écrase complètement cette rébellion qui n'existera plus militairement désormais, mais n'arrivera pas à éliminer les assassinats et les propagandes adverses.

 

Quoique sceptique sur les possibilités réelles d'une telle politique qu'il estime trop tardive, le général de Gaulle met tous les moyens de la France pour répondre à la politique d'Algérie française d'abord réclamée par les Européens et en grande partie des Arabes. Mais, s'apercevant au bout de 18 mois que, malgré une élimination militaire, la rébellion intérieure soutenue à l'extérieur par presque tous les pays du monde entier ne fait que s'accroître, il prend acte de l'impossibilité d'une victoire politique en Algérie.

 

Après en avoir averti publiquement les Français et demandé leur approbation par référendum qu'il obtient massivement, il entreprend alors d'aboutir à la paix en négociant avec la rébellion une politique d'autonomie puis d'indépendance de l'Algérie, après un gouvernement provisoire commun durant un an, en sauvegardant les intérêts des 900 000 Européens qui y vivent. Ceux-ci se révoltent en créant une Organisation de l'armée secrète (OAS) qui s'oppose par des actions violentes et des attentats à la fois en métropole et en Algérie. Cette politique véritablement suicidaire pour eux aboutit à l'impossibilité de rester en Algérie et à leur exode massif en France.

 

L'indépendance de l'Algérie que les Français reconnaissent le 3 juillet 1962 après un cessez-le -feu le 18 mars précédant à la signature des Accords d'Evian, l'armée française achève l'évacuation de l'Algérie deux ans après soit le 15 juin 1964 et maintiendra encore durant près de 5 ans jusqu'en 1965 plus de 10 000 hommes dans la région d'Oran-Mers-EI-Kébir et dans ses centres d'expérimentation nucléaire et de missiles du Sahara. Au total 138 000 anciens auxiliaires de l'armée française (dits Harkis) et leur famille soit 650 000 algériens seront évacués en France tandis que 840 000 Européens vivant en Algérie (dits Pieds-noirs) se replieront en Métropole, 80 000 d'entre eux généralement âgés, préféreront rester sur place.
Dans le domaine intérieur français, la nouvelle Constitution, celle de la Ve République est adoptée massivement par référendum le 5 octobre 1958 sur proposition du général de Gaulle qui est élu Président de la République le 21 décembre 1958 par près de 79% des suffrages.

 

 

Cette Constitution comprend :


1 - Un Exécutif composé :


du Président de la République, élu par un large collège de 200000 élus puis ensuite à partir du 19 décembre 1965 directement par le suffrage universel, qui a le pouvoir de choisir le Premier ministre et de dissoudre l'Assemblée nationale. Il est également Président de la Communauté des Etats français, africains et malgaches jusqu'à leur indépendance en 1962 et est responsable devant l'Assemblée nationale. De fait durant les premières années, le prestige du Général est tel que c'est lui qui fait adopter toutes les orientations gouvernementales.

 

2 - Un législatif

le Parlement constitué de deux chambres qui votent les lois et les budgets, à savoir :

 

• le Sénat renouvelable par tiers tous les trois ans élu au suffrage indirect des élus locaux (députés, maires, conseillers régionaux, généraux ou municipaux) et qui ne peut être dissout

• l'Assemblée nationale entièrement renouvelable tous les cinq ans, élue au suffrage direct des citoyens, qui a le pouvoir de donner l'investiture aux gouvernements, qui a le dernier mot pour le vote des lois et des budgets par rapport au Sénat, mais qui peut être dissoute par le Président de la République.

 

• le Conseil constitutionnel composé de 9 membres désignés pour 6 ans par les Président de la République, du Sénat et de l'Assemblée nationale chacun pour un tiers, et qui est chargé de vérifier la régularité des élections ou des votes.

• le Conseil économique et social, héritage bancal de la IVe République dont les membres sont désignés par le Président de la République et qui n'a qu'un rôle consultatif dans les domaines économiques et sociaux.



3 -  Enfin séparée des pouvoirs, mais reliée à l'Etat par le Garde des Sceaux et les Procureurs de la République, ainsi que par le Président de la République qui préside le Conseil de la Magistrature chargé de l'administration des magistrats, l'autorité judiciaire qui n'est pas un pouvoir proprement dit et est chargée d'appliquer les lois votées par le Parlement.

 


Dans le domaine social, l'œuvre du général de Gaulle généralement ignorée par ses bénéficiaires et occultée systématiquement par ses adversaires, est la plus importante du siècle.


Après avoir fait adopter le vote des femmes en 1944, le général de Gaulle a promulgué la Sécurité sociale par ordonnances d'octobre et de décembre 1945 malgré l'opposition des syndicats qui se sont ensuite empressés de la récupérer à leur profit.

 

Le Général porte aussi l'âge de la scolarité ou de l'apprentissage payé par l'Etat de 14 à 15 ans et de 15 à 16 ans. Sous ses gouvernements de 1958 à 1968 il décuple l'enseignement secondaire et les universités, effort qui n'a jamais été fait auparavant dans l'histoire de France.


Il transforme le salaire minimum industriel et agricole de croissance (ou SMIC et SMAC) afin de faire bénéficier les travailleurs des fruits de l'expansion. Dans le même ordre d'idée, il initie les lois sur la participation.

 

Le 31 décembre 1958 il crée l'UNEDIC ou Union nationale interprofessionnelle pour l'Emploi dans l'Industrie et le Commerce.

 

En 1961 il la complète en créant le Régime d'assurance chômage à une époque où les chômeurs n'atteignent que le minimum incompressible de 65 000 et le régime des retraites complémentaires de l'ensemble des salariés.

 

Le 20 mai 1965, il généralise la 4ème semaine de congés payés. Le 23 février 1968, il crée l'indemnisation du chômage partiel. Le 10 février, il instaure un accord sur la sécurité de l'emploi.

 

Dans le domaine des recherches scientifiques de la technologie, de l'industrialisation, le général de Gaulle joue un rôle capital en faisant véritablement entrer la France dans le XXe siècle.

 

• Il crée l'industrie nucléaire, contre l'avis de presque tous, non seulement pour doter la France d'une arme de dissuasion efficace, mais encore pour pallier la carence énergétique de la France et notamment pour produire la quasi totalité de son électricité.



• Il lance un double programme aéronautique franco-allemand avec l'Aérobus plus tard appelé Airbus et franco-anglais avec l'avion supersonique Concorde qui ne sera pas exploité commercialement selon ses possibilités faute de volonté politique et de comprendre que sa rentabilité, pourtant réalisée plus tard, passe par des tarife beaucoup plus élevés que la moyenne.



• Il choisit entre plusieurs projets le modèle du futur TGV plutôt que le turbotrain trop bruyant ou le train à coussin d'air trop difficile à utiliser couramment.



• Il instaure un programme informatique et d'ordinateurs à grande capacité, nécessaire à notre industrie nucléaire et spatiale notamment.



• Il développe un projet de lancement de missiles d'abord avec la fusée Ariane dans le Sahara puis ensuite à Kourou en Guyane proche de l'Equateur.



• Il favorise les programmes de médecine, de chirurgie, de radiologie et de biologie tels que nous en constatons actuellement les résultats.

 

 

Dans le domaine des affaires étrangères, des affaires économiques et de nos armées, il conduit fermement une politique d'indépendance de la Nation avec une coopération active vis-à-vis de nos alliés. En particulier c'est lui qui a effectivement mis en application le Marché Commun des Etats européens occidentaux basé sur la réconciliation franco-allemande notamment par coopération avec le chancelier Adenauer.

 

En Afrique il a maintenu les liens privilégiés avec les Etats du continent africain francophones même après leur indépendance, sauf l'Algérie, la Guinée, et Madagascar qui avaient rompu avec nous. De même n'y aura-t-il pas de relations avec le Vietnam que nous avions quitté en 1954, mais ces relations seront maintenues avec le Laos et le Cambodge.

 

En Amérique du Sud, Centrale et du Nord, le général de Gaulle établit des relations d'envergure qui n'avaient jamais existé auparavant avec la France.

 

En Orient, le général de Gaulle est le premier Chef d'Etat occidental qui reconnaît juridiquement la République populaire de Chine en 1964.

 

De fait jamais aucun chef d'Etat dans l'histoire de France n'a autant visité les pays étrangers, et jamais aucun, et de loin, n'aura autant et aussi souvent été voir sur place les villes et les départements français.

 

Mais avant qu'on ne lui rende finalement justice avec le recul de l'Histoire, beaucoup de Français, qui avaient pourtant atteint une grande sécurité et une prospérité inconnues auparavant, ne lui en auront aucun gré sur le moment. Des masses d'étudiants ou supposés tels auxquels on avait tout donné sans rien leur demander et des masses de consommateurs qui criaient aux injustices de " la société de consommation " provoquèrent des émeutes en Mai 1968, appuyés par une partie des politiciens dont il avait empêché les jeux stériles, ou la majorité du Sénat qui ne lui avait pas pardonné l'élection du Président de la République au suffrage universel alors qu'il exerçait auparavant depuis près d'un siècle une influence capitale dans cette élection.

 

Les désordres et la grève générale qui ont éclaté en Mai 1968, prirent fin après que le général de Gaulle avait pris ses distances avec Paris durant une journée. Cette manoeuvre agit comme un catalyseur à un raz-de-marée inverse en sa faveur, concrétisé le 30 mai 1968 par une manifestation sur les Champs-Elysées d'un million de personnes.

 

La vie de notre pays reprit son cours ascendant normal, mais avec une perte de production équivalente à près d'une année à rattraper.


S'étant aperçu à l'occasion des derniers troubles que la France souffrait d'un Etat trop centralisé, et voulant mesurer le soutien que les Français lui accordaient, il leur propose l'instauration de régions, la modification correspondante du Sénat et la suppression du Conseil économique et social par un référendum le 27 avril 1969.


Son projet ayant été repoussé il décide de lui-même de quitter les fonctions de Président de la République le 28 avril et de se retirer chez lui.

 

Complètement détaché de la vie politique, il rédige ses mémoires et effectue deux voyages à titre privé, l'un en Irlande du 10 mai au 19 juin 1969 durant lequel il a un entretien privé avec le Président de la République irlandaise M. de Valera, puis en Espagne du 3 au 27 juin 1970 durant lequel il rencontre de même le général Franco.

 

Le 9 novembre 1970, pratiquement à la veille de son 80e anniversaire (il est né le 22 novembre), il meurt subitement d'une rupture d'anévrisme dans sa maison de "La Boisserie" à Colombey-les-deux-Eglises où il est enterré sans la présence des officiels conformément à sa volonté. Toutefois un hommage solennel lui sera rendu le même jour à Notre-Dame de Paris par 80 chefs d'Etat étrangers.

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